Témoins de l’extraction intensive des alluvions de l’Allier, notamment au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle, les gravières constituent un élément du paysage actuel.
Aujourd’hui, plus de 300 gravières ont été recensées sur le val d’Allier alluvial. Un faible nombre d’entre elles sont encore en activité et beaucoup restent à l’abandon. Après une période d’exploitation plus ou moins longue, se pose la question de la gestion, de la réhabilitation et de la protection de ce type de milieu. Les gravières en eau peuvent constituer un habitat favorable à la biodiversité mais vulnérable du fait de la mobilité importante qui caractérise la rivière Allier. On parle alors de risque de capture. Ces problématiques constituent des enjeux d’actualité qui font d’ailleurs l’objet de certaines dispositions du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux Allier aval.
Pour la réhabilitation des gravières en fin d’activité, il existe une législation spécifique. Cependant, les obligations des exploitants sont limitées concernant l’aspect écologique. C’est pourquoi, travailler en collaboration avec les carriers est une véritable opportunité pour aller plus loin que la réglementation en vigueur. Avant d’engager des travaux importants, il est primordial de tenir compte de la future vocation du site et d’évaluer le risque de capture.
Le 22 novembre 2016 était organisée, dans le département du Puy-de-Dôme, la deuxième journée d’information et d’échanges du contrat val d’Allier alluvial. 54 élus et techniciens de collectivités, d’associations, des services de l’État et d’autres structures du territoire du contrat ont répondu présents à l’occasion de cet évènement axé sur la thématique de la restauration et l’aménagement des anciennes gravières.
Des présentations ont eu lieu le matin à la Maison de la Culture et de la Convivialité de la Roche Noire. Celles-ci concernaient le contexte général des gravières, la réglementation liée à ce type de milieux et la présentation d’actions inscrites dans la programmation du contrat.
Programme de la journée
– Etablissement public Loire – Présentation du contrat territorial val d’Allier alluvial
– Véodis 3D – Effets des gravières sur la géomorphologie fluviale : Enjeux de connaissance
– DREAL Auvergne-Rhône-Alpes – Réglementation des carrières : remise en état
– UNICEM Auvergne – Rôle de l’UNICEM et exemples de réaménagements de gravières
– LPO Auvergne – Synthèse des études réalisées sur les gravières de la rivière Allier et propositions de 5 sites à réaménager
– CEN Auvergne – Expérience de création de hauts-fonds sur la gravière des Gounets à Auzon (43)
– Issoire Communauté – Protection et mise en valeur écologique du site des Mayères à Issoire (63)
– SEAT- LPO Auvergne – Présentation de l’Ecopôle du Val d’Allier
La visite de l’Ecopôle du Val d’Allier, initialement prévue l’après-midi a dû être annulée à cause de la météo. Celle-ci a été remplacée par une présentation du site en salle.
L’Ecopôle, géré par le Syndicat mixte d’Etudes et d’Aménagements Touristiques des Communautés de communes de Billom et de Mond’Arverne (SEAT) est situé sur les communes de la Roche Noire et de Pérignat-es-Allier. Ce site présente un avantage majeur. En effet, l’activité d’extraction ayant pris fin début 2016, il a été possible de concevoir un projet de réaménagement en collaboration avec le carrier et une association environnementale (Ligue pour la Protection des Oiseaux Auvergne). Grâce à une volonté locale forte d’en faire un site pilote, cet espace à vocation multiple devrait permettre d’ici les prochaines années de concilier espaces préservés en faveur de la biodiversité et activités économiques et de loisirs.
Dans l’ensemble, les participants ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis de cet événement riche en échanges.